Philosophie
Préambule général
Philosopher en et depuis Haïti : croiser les héritages, questionner les représentations et questionner l’être
La philosophie, en tant qu’interrogation critique, exigeante et toujours recommencée sur le sens, la vérité, le réel, le juste, le commun — et surtout sur soi-même — occupe une place singulière dans l’univers du savoir. Elle n’est ni un simple héritage, ni une discipline close sur elle-même, mais un champ vivant, en dialogue constant avec les sciences, les arts, les sociétés, les cultures et les histoires. C’est sans doute la raison pour laquelle on la considère comme la discipline la plus hospitalière qui puisse être.
Le Département de philosophie de l’École Normale Supérieure adopte une démarche critique et située, en plaçant Haïti — pays né d’une révolution anticoloniale et antiesclavagiste — au cœur de la réflexion philosophique contemporaine. Philosopher en et depuis Haïti, c’est refuser de faire abstraction de l’histoire, tout en se refusant à enfermer la pensée dans une géographie. C’est articuler l’universel et le situé, l’abstraction rigoureuse et l’expérience historique, la pensée spéculative et la mémoire des luttes.
Dans ce cadre, l’étude de la pensée moderne européenne (Renaissance, Âge classique, Lumières) ne saurait se limiter à une transmission canonique ou à une dénonciation mécanique. Elle s’inscrit dans une double perspective : croiser les représentations et questionner les héritages. Il s’agit, d’une part, de comprendre comment l’Europe a construit son image de l’Autre — figure du sauvage, du Noir, du colonisé — à travers des discours de savoir, de morale et de pouvoir ; et d’autre part, de reconnaître que cette même pensée européenne est traversée par des voix discordantes. Des auteurs comme Montaigne, Rabelais, Las Casas, Montesquieu, parmi d’autres, ont su faire des cultures dites « étrangères » un miroir critique pour interroger l’Europe elle-même, ses dogmes, ses certitudes, ses violences.
Ce n’est donc pas une Europe unifiée ou idéalisée qui est étudiée, mais un champ conflictuel, contrasté, où s’affrontent domination et doute, impérialisme et humanisme, exclusion et hospitalité. Face à cette complexité, les descendants d’esclavisés et de colonisés que nous sommes peuvent formuler leurs propres interrogations, en lisant ces textes non comme des injonctions, mais comme des objets de réflexion, d’interpellation, parfois de contestation.
Cette approche croisée vise à :
- Refuser le relativisme paresseux comme l’universalité imposée ;
- Replacer la philosophie dans le dialogue, l’histoire, les rapports de force, mais aussi dans les possibilités de compréhension mutuelle ;
- Construire une pensée ouverte, rigoureuse, ancrée dans notre mémoire historique, mais tendue vers l’universel.
Il ne s’agit pas de philosopher contre ou malgré, mais de philosopher avec exigence, depuis notre point de vue propre, en Haïti. Cela implique aussi de refuser la réduction de la philosophie haïtienne à la seule critique sociale, politique ou identitaire.
La perspective critique et située du Département s’inscrit dans une vision large de la formation philosophique, qui accorde une place centrale aux interrogations fondamentales de la philosophie, notamment en métaphysique, en logique, en ontologie, en philosophie de la connaissance. Ces disciplines ne sont pas des abstractions étrangères à notre réalité, mais les instruments nécessaires pour interroger la vérité, l’être, la pensée, la rationalité et leurs formes de transmission. Il s’agit de croiser des interrogations historiques propres à l’Europe (l’objectivité, le fondement, l’infini, la méthode…) avec des questions philosophiques qui émergent de notre propre condition historique — celle des descendants d’esclavisés et de colonisés.
Le programme de philosophie proposé par le Département repose ainsi sur la conviction qu’il est possible — et nécessaire — de construire une formation à la fois ancrée dans la tradition des textes et des problèmes, et ouverte à la pluralité des approches, des contextes, des expériences. Il s’agit de former des esprits capables d’analyse conceptuelle, de distance critique, mais aussi de responsabilité intellectuelle face aux défis contemporains.
C’est dans cette perspective que le programme est structuré autour de trois grands axes, complémentaires et interdépendants :
- Le premier, « Logique, métaphysique, épistémologie », explore les fondements du penser : les structures de l’argumentation, les catégories de l’être, les conditions de validité et de production du savoir ;
- Le deuxième, « Philosophie et société », examine l’articulation entre pensée philosophique et réalité vécue : il interroge les normes, les institutions, les luttes, les formes du pouvoir et de la justice, à partir des textes classiques autant que des urgences du présent ;
- Le troisième, « Cultures et pensées du monde », met en lumière la diversité des traditions philosophiques au-delà du seul canon occidental : il engage un décentrement critique, une comparaison rigoureuse, une reconnaissance active des rationalités plurielles.
À travers ces trois axes, il ne s’agit pas seulement de transmettre des savoirs ou de restituer des doctrines, mais de nourrir une posture de questionnement, d’écoute, d’invention. Le programme invite à une pratique de la philosophie qui pense avec le monde autant qu’elle le pense : une pensée ouverte, dialogique, rigoureuse, et toujours attentive à ce qui, dans chaque époque, appelle pensée.
Enfin, le programme prend rigoureusement en compte l’orientation didactique et professionnelle des étudiant·e·s. À l’issue de leur formation, ceux-ci doivent être capables non seulement de penser avec rigueur, mais aussi de transmettre la culture philosophique avec clarté, méthode et sens pédagogique. C’est pourquoi le cursus intègre un parcours méthodologique structuré, consacré à l’apprentissage des formes d’exercice propres à la discipline — dissertation, explication de texte, problématisation, argumentation — ainsi qu’une initiation à l’enseignement de la philosophie en milieu scolaire.
Il ne s’agit pas d’opposer pensée et pédagogie, mais de faire en sorte que la pensée se construise, se formule, se partage. Le Département accorde une attention particulière à la formation didactique, à l’encadrement des stages, et à la préparation concrète à la profession d’enseignant·e. Car penser en philosophe, c’est aussi être capable de former des élèves à penser, de faire vivre la réflexion dans la salle de classe, dans l’espace public, dans les marges du monde.
Partie I – Orientation du Département
1. Vision
Le Département de philosophie de l’École normale supérieure entend être un lieu d’excellence intellectuelle, de rigueur critique et de pluralité épistémique, ancré dans la réalité historique, sociale et culturelle d’Haïti, mais résolument tourné vers le dialogue avec les pensées du monde. Il conçoit la philosophie comme une discipline vivante, en tension constante entre tradition et renouvellement, réflexion et action, enracinement et ouverture.
Sa vision est celle d’une philosophie qui pense en et depuis Haïti, en assumant son passé colonial et révolutionnaire, en interrogeant ses héritages intellectuels, et en participant activement à la construction d’un savoir à la fois critique, rigoureux, situé et universel.
2. Mission
La mission du Département de philosophie est triple :
1. Former des penseuses et penseurs autonomes, dotés d’une solide culture philosophique, capables de se situer dans l’histoire des idées, de penser les enjeux contemporains et de contribuer à une réflexion exigeante sur l’être, le savoir, l’éthique, le langage, la société, la culture.
2. Préparer des enseignants compétents, capables de transmettre la philosophie de manière claire, structurée et vivante, en maîtrisant les formes d’exercice propres à la discipline (dissertation, explication de texte, problématisation), et en s’engageant dans la formation de l’esprit critique au sein du système éducatif haïtien.
3. Contribuer à une reconfiguration rigoureuse de l’espace philosophique, en intégrant les traditions intellectuelles issues d’autres horizons culturels — caribéens, africains, asiatiques, autochtones, diasporiques — sans effacer les exigences de la pensée théorique. Il ne s’agit pas de faire du pluralisme une excuse au relativisme, mais de reconnaître la diversité des modes d’expression du sens, tout en maintenant des distinctions philosophiques claires entre symbolique, éthique, religieux, poétique, et théorique.
Le Département porte ainsi une ambition : refonder la pratique philosophique dans un esprit de rigueur, de responsabilité et d’ouverture, pour former des individus capables de penser avec et pour leur temps, dans la salle de classe, dans l’espace public, dans les marges du monde.
3. Objectifs de formation
L’orientation du Département de philosophie repose sur cinq piliers complémentaires, qui structurent à la fois la formation intellectuelle, l’ouverture critique et la finalité professionnelle du parcours :
1. Offrir une formation philosophique rigoureuse, fondée sur la lecture approfondie des textes majeurs du canon classique, tout en articulant ces œuvres aux problématiques contemporaines (justice, vérité, langage, politique, technique, éthique…).
2. Intégrer une pluralité de traditions philosophiques, en dépassant les limites du canon occidental : les pensées africaines, asiatiques, caribéennes, diasporiques, féministes, autochtones sont étudiées non comme compléments, mais comme systèmes conceptuels à part entière, porteurs d’univers intellectuels originaux.
3. Favoriser une approche interdisciplinaire et contextuelle, en croisant la philosophie avec l’anthropologie, la littérature, la sociologie, l’histoire ou les sciences religieuses. Cette ouverture vise à ancrer la pensée critique dans la complexité des mondes vécus, des imaginaires sociaux, des conflits symboliques.
4. Former des penseurs socialement engagés, capables de poser des diagnostics philosophiques sur la société haïtienne, d’interroger ses fondements symboliques, ses impensés politiques, ses horizons éthiques, et d’y intervenir avec clarté, exigence et responsabilité.
5. Assurer une préparation pédagogique et didactique à l’enseignement de la philosophie, en outillant les étudiants aux différents types d’exercices (dissertation, explication de texte, exposé oral), aux méthodes d’enseignement, et aux enjeux de transmission dans le contexte haïtien. Ce parcours spécifique vise à pallier les lacunes observées et à former des enseignants compétents, critiques et créatifs.
4. Axes de formation
- Axe I : Logique, métaphysique, épistémologie
La logique, la métaphysique et l’épistémologie sont regroupées dans un même axe d’enseignements parce qu’elles constituent un domaine de réflexion où les questions sont essentiellement liées. Elles interrogent les conditions de possibilité du savoir, les structures de la pensée rationnelle, les fondements de l’être, les formes du discours scientifique, le sens et la valeur de la vérité, les limites de la raison.
Cet axe d’étude est au cœur du programme de formation du département, car il est essentiel d’articuler la dimension critique de la philosophie à ses fondements spéculatifs. Il ne s’agit donc pas de reléguer la métaphysique ou la logique à un arrière-plan abstrait, mais bien de les penser comme des espaces vivants de questionnement, où se croisent rigueur conceptuelle et interrogations existentielles.
Les enseignements couvrent :
· Les doctrines majeures et les grandes œuvres de ces disciplines, de l’Antiquité à nos jours ;
· Les débats classiques et contemporains en métaphysique, en philosophie de la connaissance, en logique et en philosophie des sciences, en lien avec la morale, la politique, et parfois même l’esthétique ;
· Le statut même de la métaphysique : son dépassement, sa déconstruction, ou sa reconfiguration dans la philosophie contemporaine ;
· L’histoire des sciences naturelles, leur méthode, leur rationalité propre, en lien avec l’épistémologie et l’ontologie.
L’approche adoptée exige une contextualisation historique et critique des auteurs étudiés, une attention portée aux ruptures, aux innovations conceptuelles, aux controverses, mais aussi aux réceptions des textes — tout en mettant l’accent sur la lecture rigoureuse des sources primaires et secondaires.
La variété des appellations que la métaphysique a connues dans la tradition occidentale — philosophie première, ontologie, science de l’être, théologie rationnelle — témoigne de ses mutations profondes. Les enseignants du département veillent à suivre ces évolutions, tout en favorisant l’ouverture aux courants analytiques, aux effets du tournant linguistique, et aux dialogues entre traditions philosophiques (continentale, analytique, phénoménologique…).
L’objectif est double : donner aux étudiants les outils conceptuels nécessaires pour s’orienter dans les grands débats philosophiques de tous les temps, et nourrir une pensée exigeante, à la fois spéculative, critique et située.
- Axe II : Philosophie et société
Cet axe de formation interroge la manière dont la pensée philosophique s’articule aux réalités éthiques, politiques, sociales et historiques. Il part du constat fondamental que la philosophie n’est pas uniquement une spéculation abstraite, mais qu’elle est aussi une pratique critique de la vie commune, des institutions, des rapports de domination, de la justice, de la liberté, du pouvoir et du vivre-ensemble.
Ce champ englobe les grandes doctrines morales et politiques, depuis les traditions philosophiques antiques (Platon, Aristote, les stoïciens…) jusqu’aux débats contemporains sur les droits humains, la démocratie, les luttes sociales, l’écologie politique, les engagements décoloniaux, les pratiques de résistance et les conflits traversant le monde – y compris Haïti.
L’objectif est de penser la société à partir de la philosophie, mais aussi de penser la philosophie à partir de la société: ses urgences, ses fractures, ses expériences. Cela suppose une approche comparative et située, qui ne se limite pas à l’exégèse des canons occidentaux, mais les met en dialogue avec d’autres traditions critiques, souvent issues des marges et de la contestation.
Cet axe repose sur trois grands piliers pédagogiques :
1. Approfondir les textes fondamentaux de la philosophie morale et politique :
Les étudiants sont invités à lire, analyser, confronter les œuvres majeures de la tradition – de Platon à Kant, de Rousseau à Marx, de Nietzsche à Arendt – en interrogeant leur contexte, leur réception, leur portée critique, mais aussi leurs zones d’ombre.
2. Explorer les grandes problématiques contemporaines : Questions d’éthique publique, bioéthique, justice sociale, justice environnementale, droits civils et politiques, violences d’État, migrations, discriminations, identités, pluralisme, engagements féministes etc. Il s’agira de relier les concepts à des situations réelles, en croisant approches philosophiques, lectures empiriques et débats sociaux.
3. Faire dialoguer les traditions critiques : Le département accorde une place importante aux voix critiques et minorées, issues du monde postcolonial, féministe, antiraciste, diasporique ou militant. Des penseurs et penseuses comme Frantz Fanon, Angela Davis, Gayatri Spivak, Achille Mbembe, Judith Butler, Jacques Rancière, ou encore Suzanne Césaire, Edouard Glissant ou Jean-Claude Charles, participent de cet élargissement du canon philosophique.
Cet axe propose de problématiser et penser l’universalité sans domination, de reconstruire les liens entre pensée et action, d’évaluer la portée des normes morales et des idées politiques à partir des expériences concrètes, et à faire de la philosophie un instrument de lucidité et d’émancipation.
- Axe III : Cultures et pensées du monde
Ce troisième axe repose sur un principe fondamental : la philosophie n’est pas la propriété exclusive de l’Occident. Les formes de pensée critique, de sagesse, de rationalité, de spiritualité et de symbolisation du monde sont multiples, enracinées dans des traditions culturelles, historiques, linguistiques et symboliques diverses — africaines, asiatiques, caribéennes, amérindiennes, islamiques, diasporiques, féministes, autochtones, etc.
En ce sens, l’Axe III vise à décloisonner la discipline philosophique, à l’ouvrir à la pluralité épistémologique du monde et à engager une véritable philosophie comparée et transversale, qui interroge les hiérarchies implicites du canon, sans céder ni au relativisme, ni à la fragmentation.
L’objectif est de :
1. Reconnaître et valoriser les traditions philosophiques marginalisées, souvent reléguées aux marges du champ académique, mais pourtant riches en questionnements fondamentaux sur l’existence, la vérité, le langage, la communauté, le sacré, la mémoire ou l’esthétique.
2. Mettre en dialogue les pensées du monde à travers des lectures croisées d’œuvres majeures et de traditions orales, poétiques et spirituelles. Des figures comme Cheikh Anta Diop, Edouard Glissant, Suzanne Césaire, Michel de Certeau, Achille Mbembe, Gayatri Spivak, Anzaldúa, Panikkar, Ernest Renan, Jean Price-Mars, et d'autres, sont ici mobilisées non comme « ajouts » périphériques, mais comme penseurs du monde, porteurs de systèmes conceptuels originaux et puissants.
3. Interroger les notions d’universel, d’identité, de traduction et d’en-commun, à partir d’une perspective critique. L’enjeu est de comprendre si un universel situé peut encore être pensé comme universel, ou s’il se transforme en unanime, en négociant ses frontières. Ce questionnement appelle une pratique rigoureuse de la philosophie comme dialogue entre rationalités, et non comme simple expansion du modèle européen.
Cet axe inclut aussi :
· Une approche critique des processus historiques de marginalisation intellectuelle, attentive aux logiques d’exclusion, de hiérarchisation et d’invisibilisation qui ont traversé la constitution du champ philosophique;
· Une ouverture aux formes de pensée non-textuelles ou non-académiques : traditions orales, expressions artistiques, cosmologies spirituelles, pratiques rituelles, oralité populaire ;
· Une exploration des questions d’esthétique, de mémoire, de culture, de langue, de traduction, qui sont au cœur des dynamiques de subjectivation collective et de résistance symbolique.
Toutefois, cette ouverture ne doit pas faire oublier que tous les savoirs ne remplissent pas les mêmes fonctions épistémiques. Le Département veille à maintenir une distinction méthodologique claire et rigoureuse entre les registres symbolique, poétique, éthique ou spirituel d’un côté, et les exigences théoriques, conceptuelles, argumentatives de l’autre. La pluralité n’implique ni confusion ni nivellement, mais un dialogue rigoureux fondé sur la reconnaissance des différences et la confrontation des concepts.
L’ambition n’est donc pas de « diversifier » pour cocher une case, mais de refonder la philosophie comme lieu vivant de conflictualité interprétative, où les traditions dialoguent, s’interpellent, se heurtent parfois, mais toujours dans une exigence de rigueur, de reconnaissance mutuelle et de mise à l’épreuve des concepts.
Partie II – Organisation académique et structure pédagogique
1. Inscription et Admission
1.1. Inscription
L’inscription au département de philosophie de l’ENS est soumise aux règlements de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Le postulant doit suivre les informations publiées par le rectorat de l’UEH lors de la campagne de recrutement. Il devra ensuite se présenter à l’ENS avec son dossier, à la date retenue, en veillant à bien indiquer le département de philosophie dans le formulaire d’inscription.
1.2. Admission
L’admission au département se fait exclusivement sur concours. Ce concours comprend trois épreuves écrites:
· Un commentaire de texte philosophique
· Une dissertation philosophique
· Un test de logique, de français ou sciences sociales.
1.2. Préparation du concours
Un corpus et des thématiques seront publiés dès octobre afin de mettre les postulants sur des pistes les aidant à se préparer. Ces informations seront diffusées via les directions départementales de l'éducation.
2. Scolarité et structure du cursus
Le cursus du Département de philosophie de l’ENS est organisé de manière progressive et rigoureuse. Il vise à assurer une formation complète en philosophie, en articulant des enseignements théoriques fondamentaux, une méthodologie rigoureuse, un encadrement individualisé et une préparation à la recherche et à l’enseignement.
2.1. Structure générale du cursus
Le programme se déroule sur quatre années de formation pour la Licence, réparties en 8 semestres. Il commence par une année préparatoire obligatoire, suivie de trois années de spécialisation progressive. Les cours sont organisés autour de trois axes fondamentaux :
· Axe I : Logique, métaphysique, épistémologie
· Axe II : Philosophie et société
· Axe III : Cultures et pensées du monde
Les enseignements sont répartis de manière à assurer une montée en complexité des contenus, avec des modules obligatoires, des options, des séminaires, des travaux dirigés et des lectures accompagnées.
2.2. Année préparatoire
L’année préparatoire (semestres 1 et 2) a pour objectifs :
· De renforcer la maîtrise du français académique (lecture, écriture, expression orale).
· D’initier les étudiant·e·s aux méthodes du travail universitaire (dissertation, commentaire, problématisation).
· D’introduire les grandes questions philosophiques de manière accessible, en lien avec des corpus choisis.
2.3. Licence (1er cycle)
Les trois années suivantes (L1 à L3, soit semestres 3 à 8) approfondissent les axes du programme :
· En L1 : fondements philosophiques, repères historiques, consolidation méthodologique.
· En L2 : articulation thématique entre les axes, début de spécialisation, premières recherches guidées.
· En L3 : séminaires spécialisés, mémoire de licence, stages pédagogiques.
La rédaction d’un mémoire de licence est obligatoire pour l’obtention du diplôme. Sa préparation commence dès la deuxième année à travers des travaux dirigés, des lectures guidées et des rencontres avec un·e directeur·trice de recherche.
2.4. Modalités d’évaluation
Les étudiant·e·s sont évalué·e·s selon trois modalités complémentaires :
· Contrôle continu : exposés, devoirs écrits, participation active, lectures commentées.
· Examens finaux : épreuves écrites et/ou orales à la fin de chaque semestre.
· Mémoire et soutenance : encadré individuellement, évalué par un jury.
2.5. Validation de l’année académique
Pour valider une année, l’étudiant·e· doit obtenir 60 crédits, en atteignant une note minimale de 65/100 dans chacun des cours au programme.
Une session de reprise est organisée exclusivement pour les étudiant·e·s qui n’ont pas atteint la moyenne requisepour le passage.
Les autres étudiant·e·s ne peuvent accéder à la reprise qu’en cas d’absence dûment justifiée, validée par l’administration.